Les plus beaux souvenirs de Pierre Dao à Robert-Magat
Avant la démolition de la mythique salle en 2024, des basketteurs emblématiques de l’AST nous ouvrent leur boîte à souvenirs. 11e épisode de notre série avec Pierre Dao, qui a porté les couleurs du club de 1960 à 1967, avant d’entraîner plus tard l’équipe de France et Limoges.
Par Yoann TERRASSE - 04 févr. 2022 à 14:45 | mis à jour le 12 mars 2022 à 07:20
Il fait partie des grands noms du basket, après avoir été sélectionneur de l’équipe nationale (1975 à 1983) et sacré quatre fois champion de France en tant qu’entraîneur de Tours (1976, 1980) et Limoges (1984, 1985). Mais c’est à l’AST que Pierre Dao a commencé sa carrière de joueur, en rejoignant l’équipe sénior en 1960, à 17 ans. « J’arrivais du Cergne, où mes parents avaient un hôtel-restaurant, et j’avais connu Guy Pepino à l’internat à Roanne », se souvient celui qui a été intronisé à l’académie du basket français en 2 021.
Il évoluera pendant sept ans en 3e puis 2e division avec l’AST, pour des souvenirs inoubliables : « Depuis mon départ, j’ai toujours eu les yeux de Chimène pour l’AST et je continue de suivre ses résultats », confie Pierre Dao, qui vit aujourd’hui à Lyon.
Sa première fois à Robert-Magat
« À mon arrivée en 1960, on jouait sous un préau (la salle a été construite en 1964, N.D.L.R.). Deux internationaux ivoiriens, Jonas Koffi et Germain Kouassi, nous ont rejoints en décembre 1963 : ils s’entraînaient avec des gants, car il faisait trop froid ! On jouait en Honneur de France (3e division) et les dirigeants Albert Collon, Didi Vially et Jo Magat avaient la volonté de créer un grand club, en s’appuyant sur la venue de Robert Monclar (142 sélections en équipe de France et père de Jacques, entraîneur et consultant télé, N.D.L.R.), aux côtés de jeunes comme Pepino, Collon et moi, et de briscards comme Pierrefeu et Terrasse. Les dirigeants ont très bien anticipé la construction de la salle, pour permettre à l’AST de grandir, tout en maintenant un haut niveau de résultats sportifs. On est monté en deuxième division et, en même temps, la salle se construisait : c’était une épopée extraordinaire. »
Son match mémorable
« Le premier match de l’AST en Nationale 1, en 1976 , contre Tours… l’équipe que j’entraînais ! Grâce à mes contacts à la fédération, j’avais fait en sorte que le premier match de l’histoire de Tarare au plus haut niveau se déroule à Robert-Magat contre mon équipe. Pendant cette rencontre (gagnée par Tours, qui était champion de France en titre, N.D.L.R.), j’avais une drôle d’impression. Mon ami Guy Pepino était sur le banc en face. C’était bizarre pour moi, après tout ce que j’avais vécu à l’AST ! Mais je garde un beau souvenir affectif de ce match. »
Le rôle du public tararien
« C’était notre sixième homme. Le basket était le sport numéro 1 à Tarare dans les années 1960 et les gens s’identifiaient à leur équipe. C’était plus que des supporters : leur soutien nous donnait quelques points supplémentaires ! Plus tard, j’ai entraîné Limoges et c’était la même ferveur. Lorsque je suis devenu entraîneur de l’équipe de France, j’ai voulu rendre au public tararien ce qu’il m’avait donné. C’est pour cette raison qu’on avait organisé à Robert-Magat un match de préparation entre l’équipe de France et les meilleurs joueurs Américains du pays. »
Son avis sur la démolition
« Ça me fait de la peine, mais je comprends qu’un projet de nouveau complexe sportif soit lancé, pour aider l’AST à aller plus haut. »
Le coéquipier qu’il aimerait revoir
« Beaucoup nous ont malheureusement quittés. Je vais dire ‘‘BG’’ Brosterhous ( joueur de l’AST de 1974 à 1978 , N.D.L.R.), même si je ne l’ai pas côtoyé à Tarare, mais après, en équipe de France et à Limoges. »