Les plus beaux souvenirs de John Dearman à Robert-Magat
Avant la démolition de la mythique salle en 2024, des basketteurs emblématiques de l’AST nous ouvrent leur boîte à souvenirs. 10e épisode de notre série avec l’Américain John Dearman, la plus grande star du club, qui a enchaîné les performances exceptionnelles de 1972 à 1981.
Par Yoann TERRASSE - 28 janv. 2022 à 18:14 | mis à jour le 12 mars 2022 à 07:20
C’est tout simplement le meilleur joueur de l’histoire de l’AST. Arrivé en 1972, à 23 ans, cet Américain de 2,04 mètres a fait des ravages sur tous les terrains de France. Lors de la seule saison de Tarare en Nationale 1 (1976/1977) , John Dearman a fini meilleur marqueur du championnat avec la moyenne stratosphérique de 32,7 points à plus de 50 % de réussite par match, compilés à 10 rebonds ! « J’ai joué toute la saison avec une hernie discale, mais ça ne m’a pas empêché de donner mon maximum », confie ce scoreur d’exception, qui a aussi marqué les esprits hors du terrain, en ouvrant le bar “La 6 e Faute” avec son coéquipier américain ‘‘BG’’ Brosterhous. « Tarare est un endroit formidable avec des paysages de campagne magnifiques. J’ai eu la chance que les Tarariens m’adoptent d’entrée, et grâce à leur générosité et leur gentillesse, j’ai connu un autre style de vie. Aux matchs de basket ou rugby, aux concours de boules ou de pétanque, chez les amis ou à “La 6 e Faute” , les bons souvenirs sont nombreux », se souvient-il, depuis la région bordelaise où il réside aujourd’hui.
Après l’AST, John Dearman jouera à Chalon en 1981 et Montpellier, avant d’embrasser une carrière à succès de manager général à Limoges (1992-2000), marquée par le titre de champion d’Europe en 1993, puis à Paris (2000-2002), où il a assisté à l’éclosion de Tony Parker. Un parcours très riche dans le monde du basket professionnel, qui a commencé par neuf années tarariennes mémorables.
Sa première fois à Robert-Magat
« C’était en compagnie des grands dirigeants de l’époque : Didi Vially, Henri Terrasse, Jo Magat, Jean Pierrefeu. J’ai tout de suite remarqué que vu sa superficie, la salle était parfaitement conçue : le public voyait parfaitement le match et les joueurs étaient motivés par l’ambiance. »
Son match mémorable
« Celui contre l’Asvel en Nationale 1 (il avait inscrit 44 points, N.D.L.R.), que l’on aurait dû gagner (88-95), mais leur expérience a fait la différence. C’était déjà un tournant dans la saison, car une victoire contre la meilleure équipe française à notre deuxième match aurait pu en appeler d’autres. J’aimais aussi le tournoi international, organisé chaque année à Robert-Magat, qui regroupait des équipes nationales, des clubs étrangers, les meilleures équipes françaises et Tarare. »
Le rôle du public tararien
« Il était très impliqué. Les résultats de l’équipe fanion avaient une grande importance pour la ville. Les Tarariens discutaient du match précédent et du match à venir toute la semaine. C’est vraiment dommage que l’on ne se soit pas maintenu au plus haut niveau pour eux. Jean Pierrefeu disait souvent qu’il nous manquait un joueur. Je suis d’accord. Avec un Gérard Chat plus âgé par exemple - à son meilleur niveau, il n’avait rien à envier aux meilleurs meneurs français -, et avec Jean-Pierre Castellier, nous aurions pu nous maintenir facilement. ‘‘Casto’’ avait une vision du jeu qui nous a beaucoup aidés l’année de la montée, c’était notre leader. Mais il a pris sa retraite (en 1976, N.D.L.R.) »
La démolition de Robert-Magat
« En pensant à cette salle, j’ai une pensée pour la famille Magat. Fred était mon premier ami à mon arrivée. On se baladait dans sa 4L à travers la ville avec son berger allemand : quel bon souvenir ! Son père Jo et toute sa famille m’ont accueilli les bras ouverts. J’ai une pensée aussi pour Guy Pepino, qui nous a quittés. J’espère que leurs noms seront associés à la nouvelle salle. »
Le coéquipier qu’il aimerait revoir
« J‘ai considéré presque tous mes coéquipiers comme des amis. ‘‘BG’’ (Brosterhous) était comme un frère pour moi. Je veux citer aussi Gérard Chat et Paul Souzy, qui ont fait énormément pour le club et la ville. »