Les plus beaux souvenirs de Jean Pierrefeu à Robert-Magat
Avant la démolition de la mythique salle en 2024, des basketteurs emblématiques de l’AST nous ouvrent leur boîte à souvenirs. Quatrième épisode de notre série avec Jean Pierrefeu, qui a assisté à la construction de l’enceinte sportive du club où il est arrivé en 1956.
Par Yoann TERRASSE - 17 déc. 2021 à 18:59 | mis à jour le 12 mars 2022 à 07:19
Il fait partie de ceux qui ont assisté à la création de la salle Robert-Magat. C’était il y a 60 ans. À ce moment-là, Jean Pierrefeu était un joueur de haut niveau à l’AST, arrivé d’Amplepuis en 1956, à l’âge de 23 ans. Il n’a plus quitté le club ensuite, embrassant une courte carrière d’entraîneur, puis de président de toutes les sections de l’Alliance sportive de Tarare (1973 à 1988). Une époque dorée, symbolisée par l’unique saison en Nationale 1 (1976) et des souvenirs impérissables pour l’un des témoins de la construction de cette salle Robert-Magat telle qu’on la connaît aujourd’hui. Fidèle à l’AST de 1956 à 1988, il continue aujourd’hui d’assister aux matchs de l’équipe fanion, le samedi soir.
Sa première fois à Robert-Magat
« En 1956, on jouait sur un terrain extérieur, le long de la Turdine. On se lavait dans un tonneau devant le petit vestiaire ! Quand on est monté en Honneur de France en 1959 (3e division), un préau a été construit. C’est en 1962 que la décision a été prise de faire une vraie salle, après un contact entre l’entrepreneur Léon Masson et les dirigeants du club. Un échange de terrains a été fait entre l’industrie textile Champier et l’AST. La salle a finalement été inaugurée en 1964, avec le match international France-Suisse. Juste avant la saison en Nationale 1, elle a été agrandie. En tant que président, j’étais allé voir le maire Georges Vinson : il nous avait soutenus avec le vote d’une subvention d’1,2 million de francs. »
Son match mémorable
« La deuxième rencontre de notre saison en Nationale 1 en 1976, contre l’Asvel (défaite 88-95). L’ambiance était exceptionnelle, il y avait du monde partout. On a malheureusement été “saqués” par les arbitres, qui ont mis une cinquième faute injustifiée à notre meilleur scoreur John Dearman. Un autre souvenir me vient à l’esprit : un entraîneur m’avait dit, avant un match, que John Dearman serait moins fort en Nationale 1 qu’en Nationale 2. Je suis allé le lui dire… et il a marqué 42 points ! »
Le rôle du public tararien
« À Tarare, il faut gagner pour attirer du monde. En Nationale 1, nous n’étions pas assez forts (l’AST a fini la saison à l’avant-dernière place, N.D.L.R.), car il nous manquait un joueur. Mais le public nous a poussés. Beaucoup de spectateurs venaient de l’extérieur. Je me souviens aussi d’ambiances extraordinaires en Nationale 2 contre Lyon CRO ou la Chorale de Roanne. À l’époque où on jouait encore sous le préau, il n’y avait pas de barrières et, un jour, la foule avait envahi le terrain à la fin d’un match pour s’en prendre aux arbitres. Les joueurs avaient fait un cordon autour d’eux ! »
Son avis sur la démolition
« L’histoire du basket de Tarare s’est écrite à l’Ouest de la ville. C’est ici que le club a connu ses heures de gloire. C’est donc très bien que la nouvelle salle soit construite au viaduc. »
Le coéquipier qu’il aimerait revoir
« Gérard Poncet. Dans les années 1960, il était arrivé de Feurs. Un joueur formidable, qui avait la “gagne” dans le sang. »